Il est habituel d’associer le comportement de méchanceté aux personnes de basse condition et dépourvues d’éducation. Dans les imaginaires, le voyou massif est par nature méchant. Si l’on considère les choses, le voyou a pour lui l’excuse de son éducation, ou plutôt de son manque d’éducation.
En effet, lorsque l’on a vécu dans les quartiers miséreux ; lorsque l’on craint la rudesse de ses parents ; lorsque l’on subit l’alcoolisme d’une mère ; la violence d’un père, on reçoit en dotation cette violence.
Le voyou possède une brutalité qui se détermine par son style direct, il fonce tête baissée sur son adversaire.
Il en est autrement de la méchanceté des instruits en costume et cravate. Elle est pernicieuse, elle est sournoise. Elle est la plus dangereuse.
La méchanceté des intellectuels n’emprunte jamais la voie directe de la franchise. À l’inverse, elle chemine de façon tortueuse pour atteindre sa victime là où elle se trouve affaiblie. Son but n’est pas d’atteindre le corps, mais de détruire l’âme et l’esprit.
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Il est facile de reconnaître le voyou pour le fuir, on ne s’aperçoit de la méchanceté de l’éduquer que quand le mal est fait.
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