Vous l’aurez compris, je ne porte dans mon cœur, ni les intellectuels, ni les philosophes. Aujourd’hui, je m’interroge sur la responsabilité des intellectuels, des penseurs, et des philosophes sur l’installation d’une résignation collective. Ceci peut sembler paradoxal, puisque, en effet, on affirme le contraire.
Pour appuyer mes propos, je vous propose une blague marocaine. Un jeune marocain, fraîchement diplômé, ne trouve pas de travail. Il est donc au chômage. Des camarades lui recommandent de consulter auprès d’une voyante. Cette dernière lui dit ceci. Jeune homme, ton problème sera réglé dans cinq ans.
Notre jeune chômeur est heureux, il lui demande. Vous voulez dire que dans cinq ans je trouverai un travail ?
La voyante lui fit cette réponse. Jeune homme, dans cinq ans tu n’auras toujours pas de travail. Cependant, tu seras habitué à ta condition de chômeur. À ce moment-là, tout ira bien.
Cette histoire que l’on raconte au pays, représente le meilleur des symboles de la rhétorique des philosophes. Ils affirment que c’est parce que nous avons des désirs que nous sommes malheureux. Encore, ils prônent la patience et l’abnégation.
Et si, d’aventure, on voulait se révolter contre notre condition de soumission, ils diront avec force et conviction, pourquoi vouloir se rebeller. N’avez-vous donc pas compris que la vie est absurde. Autant la supporter.
Et c’est ainsi, que de philosophe en philosophe, comme notre brave chômeur, nous finirons par nous habituer à notre condition de résignation.
Quant aux philosophes, c’est une autre paire de manches. Ils cèdent à leurs désirs, ils s’abreuvent de caviar chez Maxim’s.
Pour eux, la vie n’est jamais absurde, au contraire, elle vaut la peine d’être vécue, avec l’argent de ceux qui se sont résignés.
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