L’UNION UNIVERSELLE DES OUVRIERS ET DES OUVRIÈRES
Présenter une femme exceptionnelle telle que Flora Tristan, par des vidéos sur les réseaux sociaux, me semble une trahison. Mais, une trahison nécessaire puisqu’elle constitue une étape préliminaire, indispensable, pour faire connaître cette personnalité par le plus grand nombre. Jeunes et moins jeunes ; riches et pauvres, intellectuelles ou non.
Dans un second temps, dans le cadre de ma nouvelle collection sur les grandes personnes qui comptent à mes yeux, je consacrerai à Flora Tristan une monographie.
La phrase, prolétaire de tous les pays unissez-vous, est célèbre. Elle traverse les continents, les époques, et les humains. Elle s’affirme en tant que nécessité et étapes premières de l’émancipation de la classe prolétaire. Cependant, on l’attribue à tort à Karl Marx et à Engels. C’est à Flora Tristan que revient la grande vertu de ces propos. Tout est dit lorsqu’elle s’adresse aux prolétaires dans son ouvrage, l’union des ouvriers.
Sa lettre débute par ces termes autant simples que prestigieux.
Ouvriers et Ouvrières, écoutez-moi.
Je vous invite à découvrir le contenu de cette lettre, en fin de cette vidéo.
Ensuite, elle fait observer aux prolétaires que bien que depuis 25 ans, des hommes intelligents prennent leurs causes, rien ne change dans leurs conditions. La misère, l’ignorance, la dépendance persistent sans s’atténuer.
Les discours aussi vertueux fussent-ils, aussi pertinents puissent-ils paraître ne représente que des mots sans le moindre effet. Flora Tristan a bien compris qu’il appartient aux ouvriers, et uniquement à eux, de prendre leur destin en main.
Or, le jour est venu où il faut agir, et c’est à vous, à vous seuls, qu’il appartient d’agir dans l’intérêt de votre propre cause. — Il y va pour vous de la vie… ou de la mort ! de cette mort horrible qui tue à chaque instant : la misère et la faim !
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SUITE DE L’ARTICLE
Contrairement à Karl Marx et à Engels, contrairement à Proudhon et à Bakounine, Flora Tristan sait, que les systèmes aussi brillants puissent-t-ils être, sont soit dévoyés, soit demeurent ce qu’ils sont, des systèmes sans plus.
Le plus important, pour elle, est que les gens prennent conscience de leurs conditions, de leurs sorts, de leur puissance. Le plus important, que ce soit pour l’esclaves, ou que ce soit encore pour le prolétaire, ne consiste pas en la réclamation de quelques pitiés, mais bien, dans la totale conscience de leur condition d’humains, ainsi que des droits qui lui sont propres.
À l’esclave, elle s’adresse en lui faisant comprendre que son maître n’a aucun droit sur lui. Il devrait comprendre que c’est bien lui, esclave, qui fournit tout au maître.
Flora Tristan enseigne aux opprimés les moyens pour quitter leurs conditions de faiblesse. Ceci passe par l’éducation et la lutte contre l’ignorance.
Flora Tristan ne veut pas bouleverser le monde. Ce qu’elle désire changer, ce sont les individus qui constituent, justement, ce monde. En leur restituant leur dignité dépossédée.
Il y aurait beaucoup de choses à dire sur cette femme exceptionnelle. Je me mets à l’ouvrage dès à présent.
Si je devais conclure ces quelques publications sur cette femme, ce serait par ceci.
Flora Tristan représente la conscience des ouvriers, des esclaves, et des opprimés. Elle est la créatrice de l’humanisme des persécutés.
Humanisme, non pas en tant que charité que l’on perçoit, mais bien en considérant les opprimés en tant que centre des intérêts.
Même si elle est morte jeune, même si elle a disparu de manière prématurée, son esprit se perpétue à travers des femmes exceptionnelles, telles que, Arlette Laguiller.
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