En octobre 2020, avant l’élection présidentielle américaine, je publiai cet article. Contrairement aux déclarations hâtives des observateurs, j’affirmai qu’aucune guerre civile ne menaçait les États-Unis d’Amérique. Tous les faits me donnent raison.
Il est temps de tourner la page de la pensée dominante. Celle de Philosophie magazine, celle de Michel Onfray, celle d’Alain Finkielkraut, celle des anciens et des récents.
Article publié sur mon blog le 25 octobre 2020
Depuis plusieurs semaines les médias européens prédisent une future guerre civile aux États-Unis. La cause revient à Donald Trump et à ses adeptes.
L’hypothèse d’une guerre civile aux États-Unis est peu probable. Le phénomène de tension à l’approche d’élections présidentielles est quelque chose de courant dans les pays de démocratie. Aux USA, s’il est amplifié, ceci s’explique par l’ancienneté de sa démocratie et par la genèse de ses institutions.
Aux États-Unis d’Amérique, l’élection d’un président ne représente pas simplement le choix d’un homme ou d’une femme pour diriger le pays. C’est la perpétuation de l’esprit des pères fondateurs. L’élection présidentielle américaine représente une réviviscence de la déclaration d’indépendance.
Bien qu’elle présente en elle les apparences de la violence ; même si tout semble indiquer un éclatement du pays, l’élection présidentielle américaine revêt l’enveloppe d’un Thanksgiving et d’un état de grâce, spécifiques à ce pays.
Que ce fussent les observateurs de l’élection américaine d’il y a huit ans, ou que ce soient ceux de la présente, parce qu’ils méconnaissent profondément ce pays de démocratie, ils se trompent systématiquement dans leurs jugements.
Voici ce qu’écrivait Tocqueville dans son livre de la démocratie en Amérique.
J’ai dit dans quelles circonstances favorables se trouvaient les États-Unis pour l’adoption du système électif, et j’ai fait connaître les précautions qu’avaient prises les législateurs, afin d’en diminuer les dangers. Les Américains sont habitués à procéder à toutes sortes d’élections. L’expérience leur a appris à quel degré d’agitation ils peuvent parvenir et doivent s’arrêter. La vaste étendue de leur territoire et la dissémination des habitants y rend une collision entre les différents partis moins probable et moins périlleuse que partout ailleurs. Les circonstances politiques au milieu desquelles la nation s’est trouvée lors des élections n’ont jusqu’ici présenté aucun danger réel.
Cependant on peut encore considérer le moment de l’élection du président des États-Unis comme une époque de crise nationale.
L’influence qu’exerce le Président sur la marche des affaires est sans doute faible et indirecte, mais elle s’étend sur la nation entière; le choix du Président n’importe que modérément à chaque citoyen, mais il importe à tous les citoyens. Or, un intérêt, quelque petit qu’il soit, prend un grand caractère d’importance, du moment qu’il devient un intérêt général.
À mesure que l’élection approche, les intrigues deviennent plus actives, l’agitation plus vive et plus répandue. Les citoyens se divisent en plusieurs camps, dont chacun prend le nom de son candidat. La nation entière tombe dans un état fébrile, l’élection est alors le texte journalier des papiers publics, le sujet des conversations particulières, le but de toutes les démarches, l’objet de toutes les pensées, le seul intérêt du présent.
Aussitôt, il est vrai que la fortune a prononcé, cette ardeur se dissipe, tout se calme, et le fleuve, un moment débordé, rentre paisiblement dans son lit. Mais ne doit-on pas s’étonner que l’orage ait pu naître ? » 1
1 De la démocratie en Amérique, Tocqueville, tome I, crise de l’élection. 1835
Il est temps de tourner la page de la pensée dominante. Celle de Philosophie magazine, celle de Michel Onfray, celle d’Alain Finkielkraut, celle des anciens et des récents.
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