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En ce jour d’élections européennes, je vous propose un podcast sur l’amour insensé du pouvoir dans les pays démocratiques. J’espère qu’il changera votre vision sur les élections.
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On pourrait penser que dans les démocraties, l’on manifeste un détachement envers le pouvoir. Il n’en est rien, et malheureusement, c’est bien le contraire que l’on observe.
En démocratie, le désir le plus irrationnel et le plus insensé concerne l’accès au pouvoir.
On remarque sur les visages des candidats un air hagard, parfois maléfique. On eût dit que le prétendant est pris d’une sorte d’ivresse compulsive quasi épileptique.
La fièvre se propage avec le commencement de la campagne électorale. Une sorte d’ébullition envahit les peuples en démocratie. On ne parle que de politique ; d’élections ; de candidats ; de salut du peuple. L’ensemble de ces thèmes est abordé avec passion et déraison.
Que ce soit à la télévision ; que ce soit à la radio, que ce soit dans les meetings, des élans d’exaltation, de haine, de confrontations, s’emparent des nations.
Ceux de droite s’opposent à ceux de gauche ; les hommes s’opposent aux femmes ; les socialistes aux capitalistes ; les écologistes aux industriels.
Ce comportement est des plus étranges puisque ces citoyens ont été déçues lors d’élections antérieures. À en croire la ferveur populaire, les désillusions passées sont le passé. On oublie tout, et on recommence.
Cette excitation maladive se traduit encore plus sur les candidats. Lors de débats, ils s’emportent, ils s’insultent, ils cessent d’être l’image des personnes courtoises qu’ils construisaient. Leur vraie nature apparaît. Si par malheur, le débat était élégant, la populace s’en trouverait frustrée.
Le candidat vainqueur est pris d’une frénésie de bonheur. Il sait que toutes les portes s’ouvriront pour lui et pour sa famille. Il sera craint, respecté, son avenir assuré.
À l’inverse, ceux qui perdent rentrent dans une dépression qu’ils cachent, péniblement, par un détachement artificiel que trahissent leurs traits crispés. Leurs rêves de gloire se dissipent. Dans la démocratie authentique, la responsabilité politique devrait représenter une contrainte. L’ampleur de la tâche devrait être telle qu’on devrait fuir cet engagement.
Je vous invite, dans le même esprit, à vous procurer deux de mes ouvrages :
– Discours sur les influences et les manipulations des esprits en Occident
– Fabrique du choc des civilisations et des opinions
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