Que ce soit dans mon essai, le déclin de la France, ou encore dans celui consacré à la paupérisation de l’Union européenne, j’utilise des termes que je voudrais préciser à travers cet article. Il s’agit des expressions, la gêne, la pauvreté, la misère, la paupérisation.
Même s’ils se rapprochent, ces expressions ont des nuances de significations différentes. L’autre élément est qu’ils diffèrent dans leur perception en fonction des cultures et des nations. Ce qui représente une misère dans un pays pourrait représenter le confort, dans un autre.
Dans mon article, c’est la France qui est prise en tant que pays de référence. Même si cela est approximatif, on pourrait procéder à une extrapolation sur les autres pays européens.
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La gêne
Dans la gêne, les citoyens possèdent l’essentiel. Ils ont accès à pratiquement tous les services de l’État. Cependant, le superficiel leur est difficilement accessible. Dans le pays de référence, ce superficiel, d’une certaine manière, s’inscrit dans la normalité des mœurs de la société.
Exemple. Une famille avait l’habitude, à Noël, d’offrir un cadeau d’un certain niveau à ses enfants. Lorsqu’il y a la gêne, on choisit des cadeaux bien plus modestes.
Au-delà de cet exemple symbolique, la gêne peut prendre d’autres modalités. Ce qui est important est que les gens gardent leur dignité.
La pauvreté.
Lorsque la pauvreté s’installe, les citoyens renoncent, d’eux-mêmes, au superficiel. Leur discours est celui de la parcimonie. En France, si les gens ont accès à l’essentiel, ceci est dû principalement à l’aide de l’État.
Malgré la pauvreté, les gens persistent à garder leur dignité. Du reste, il y a usage d’un certain nombre de phrases de compensation. Je suis pauvre, mais j’ai la tête haute.
La misère.
Ici, mes propos concernent une misère faisant suite à la pauvreté. Lorsqu’on arrive à ce stade, on se prive même de l’essentiel. On ne mange plus à sa faim, on fait la queue pour les aides sociales, on attend avec impatience les restos du cœur.
Les familles renoncent depuis longtemps au superficiel qui quitte leur univers mental. On n’y pense plus.
Le système politique, même s’il est démocratique, apparaît en tant que contrainte infranchissable. Une contrainte qui brise l’individu en ce qu’il est. Avec la misère commence la destruction des dignités humaines.
Les personnes perdent l’estime d’eux-mêmes, deviennent vulnérables, perçoivent l’avenir de leurs enfants en tant que sombre horizon.
La paupérisation
Dans mes propos, la paupérisation correspond à un état social créé par une élite dominante. Pour des raisons de profit et de richesses, une classe favorisée, pour sa propre subsistance, appauvrit une autre. Le terme paupérisation a été largement utilisé par Karl Marx pour dénoncer l’enrichissement à outrance de la classe bourgeoise capitaliste.
À travers l’histoire, on préfère plutôt parler de pauvreté que de paupérisation du fait même de la signification socialement puissante de ce mot.
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