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DÉPRESSION SAISONNIÈRE AU MAROC, PRENDRE GARDE AU SENS DES MOTS

Cette publication constitue ma réaction à la suite d’un article paru sur le site en ligne, yabladi.com. Il est signé par la rédaction et porte ce titre, toutes contre la dépression saisonnière. En tant que Marocains, nous devrions faire preuve de vigilance par rapport à ce genre de propos, qui signifient une méconnaissance de notre société. Il serait judicieux de lire le texte de cette vidéo sur mon blog.

Jargon et utilisation irresponsable du mot dépression

L’article recourt à une phraséologie stéréotypée qui me fit abandonner la lecture des journaux, depuis si longtemps !

Une phrase indique, clairement, que les rédacteurs ignorent leur sujet. C’est un fait que je dénonce depuis des décennies dans certaines de mes publications.

Je reproduis un paragraphe de l’article :

– La dépression saisonnière est une forme de dépression classique, sauf qu’elle survient au début de l’automne ou de l’hiver, et disparaît comme par enchantement au printemps. Les personnes qui en souffrent sont irritables, tristes et en colère, comme les autres cas de dépression. Avec tout de même une différence : on devient boulimique et on souffre d’hypersomnie. Les troubles s’accentuent en début de soirée. –

Confusion entre la dépression et la morosité saisonnières

Il y est affirmé que, la dépression saisonnière, est une variante de dépression classique. Affirmation irresponsable. La dépression classique représente une maladie majeure, pouvant conduire au suicide. Elle comporte, une dépréciation de soi, un désintérêt de tous, y compris de sa famille. Le point intéressant de la dépression classique, est qu’elle survient dès le matin, pourrait s’atténuer médiocrement le soir. La physionomie du déprimé est caractéristique. On reconnaît, facilement, le faciès de la dépression.

Ces journalistes décrivent l’inverse

Il existe, pareillement, une dépression dite réactionnelle. Effectivement, on pourrait observer une atténuation le soir. Cependant, les signes cliniques sont, pareillement, éloquents, avec ce même faciès. La dépression réactionnelle ne survient pas en réponse à un changement saisonnier. Sa cause est autrement plus grave. Perte d’emploi, décès d’un proche, maladies graves… Si elle n’est pas traitée médicalement, et psychologiquement, la dépression réactionnelle finit par se métamorphoser, en une dépression constitutionnelle.

La dépression classique représente une urgence

La dépression classique représente une urgence médicale. Il faut la traiter, rapidement, et efficacement, afin qu’elle n’évolue pas vers l’installation d’un état dépressif permanent. Le traitement médicamenteux aide le patient pour traverser une période compliquée et préoccupante, tant pour lui que pour son entourage. Le retour à l’état antérieur familial, social, professionnel, représente le but à atteindre, dans un premier temps. Par la suite, c’est une affaire qui évolue en fonction des conditions, et des individus.

Il est important de préserver, l’intégrité structurelle mentale du sujet. Des études par des IRM spécifiques analysent l’activité du cerveau durant l’état dépressif.

Transposition d’une situation occidentale sur le Maroc

On constate, chez certains d’intellectuels, une tendance à la reproduction, chez nous, de ce qu’ils subissent lorsqu’ils habitent dans quelques pays européens.

Dans les pays de l’Occident, il y eut une perte, rapide, des traditions, des valeurs humaines. Parallèlement, la société s’organise autour d’un ordre rigide.

Dans ces pays, lorsqu’il fait beau en été, il y existe une activité qui se fait à l’extérieur. Mais, bien faire attention, cette activité est artificielle. Elle joue le rôle d’atténuation d’une morosité, évoluant constamment, en arrière-fond. Multiplication des festivals, multiplication des spectacles au dehors, activités telles que les fêtes du quartier. Cependant, à la fin de la journée, lorsque s’achève l’événement, les solitudes et les tristesses réapparaissent.

Europe, une morosité sous-jacente exacerbée par l’hiver et l’automne

Avec la survenue d’un hiver et d’un automne longs et mornes, revient avec puissance, cette morosité, toujours présente. Les individus se cloîtrent chez eux, l’effet atténuateur de l’extérieur n’existe plus. Un phénomène récent en Europe amplifie cette condition. En France, en exemple, les gens se barricadent chez eux. J’ai déjà expliqué ceci dans de précédentes publications.

Chez nous, au Maroc, c’est autre chose !

Au Maroc, la situation est strictement différente. Il persiste, chez nous, une forte vie sociale et traditionnelle. Lorsque surviennent l’automne, puis l’hiver, apparaissent sûrement des bouleversements. Bien sûr, s’installe une certaine morosité. Mais, elle fait partie de cette modification naturelle, qui traverse les humains au cours de leur communion avec les saisons.

Ensuite, rapidement, puisque les relations sociales et les traditions persistent, notre société retrouve son équilibre. Elle s’adapte aisément à cette nouvelle condition. Auparavant, lorsque l’automne et l’hiver survenaient, les enfants dormaient dans la même chambre, une personne âgée racontait de beaux contes.

Les intellectuels et apparentés, des micros clones d’une société européenne

La dépression telle que la décrivent les auteurs de l’article, qu’ils veulent nous imposer, ne concerne que quelques communautés au Maroc. Essentiellement, les intellectuels, les féministes, quelques personnes qui vivent en dehors des traditions. Si, effectivement, le changement de saison possède une influence chez cette catégorie d’individus, les causes principales sont ailleurs. Il est question d’une reproduction, presque à l’identique, d’un mode de vie européen, de tristesse et de solitude. Probablement, faut-il y voir à la sortie de l’été, la fin d’une activité intellectuelle intensive, voire agressive.

En conclusion, j’invite les lecteurs à retenir quelques points.

– Chez nous, au Maroc, il est strictement inapproprié de parler de dépression lors des changements de saison. Ce que l’on observe est quelque chose de strictement naturel, comme le blues du dimanche. Ceci ne nécessite nulle intervention, certainement, aucun traitement.

– Les morosités des changements de saison, chez nous, sont temporaires.

– Lorsqu’ils existent de façon sévère, les morosités des changements de saison affectent quelques personnes, essentiellement intellectuelles. Il serait judicieux d’étudier leur personnalité.

– Il faut rester prudent et ne pas transposer, chez nous, ce qui est valable en France. Les sociétés marocaines et françaises sont strictement différentes, à tous les points de vue.

– Que l’on ne me fasse pas un mauvais procès. Les dépressions véritables, comme toutes les maladies, traversent les nations et les civilisations.

– Un nombre de nos jeunes connaît la dépression réactionnelle. Ceci représente des apparences que l’on observe. Il est de notre devoir de reconnaître les véritables raisons et origines de ces apparences, et de leur trouver une solution.

Finalement, j’invite nos journalistes à ne pas utiliser des mots de manière inconséquente. Boulimie, dépression, stress, hypersomnie obéissent à des circonstances, et à des personnalités particulières.

Que ce soit dans mes articles, que ce soit dans mes vidéos, ou encore dans toute sorte de publication courte, je vous propose un schéma général. Il appartient au lecteur de forger sa propre opinion à partir de sa propre expérience. Ce n’est que dans mes essais que je développe mes opinions.

@abdesselam.bougedrawi

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