Avec cet article court et didactique, je me propose de vous présenter l’essentiel sur cet avènement important que, faute de le comprendre, on le revêt d’une lettre Z, dernière de l’alphabet. Ne croyez plus en des journalistes archaïques, ne vous laissez pas impressionner par des intellectuels obsolètes. ECRiTAU mag, votre garantie liberté.
L’incapacité des observateurs à analyser convenablement des faits
Bien qu’elle représente un événement important dans l’évolution des sociétés en Occident, la survenue de la génération Z est incorrectement interprétée. Ceci est dû à quelques éléments que je dénonce régulièrement dans mes essais.
– Le fait d’analyser des apparences au lieu des causes de ces apparences. Cette erreur fait que la majorité des auteurs émettent des publications approximatives.
– La tendance détestable qui consiste en recourir à des anglicismes, ou à des suffixes en –isme pour expliquer des manifestations sociales importantes. La lutte des noirs pour que l’on ne les réduise pas, de nouveau, à l’esclavagisme se trouve affublée du mot Wokisme. Le fait de protester contre un organisme en s’asseyant devant ses portes devient du Sit-in.
Finalement, le fait de désigner une génération par une lettre alphabétique représente l’incapacité pour les observateurs à comprendre ce phénomène.
Génération Z, on occulte le fond, on décrit des aspects
On dit de ces jeunes qu’ils sont inadaptés au travail en entreprise où du reste ils sont massivement licenciés. Ou encore qu’ils sont insouciants, qu’ils s’habillent en jean et espadrilles. Certains analysent leurs comportements en société. Ils seraient moins enclins à la réussite personnelle et à l’argent, leur préférant une qualité de vie, une manière de vivre plus agréable.
Ce sont là des apparences. Qu’en est-il du fond ?
L’Entreprise transcendante, un modèle désuet
Quelques décennies auparavant, je regardais une émission sur l’entreprise. Un chef d’entreprise français parlait des difficultés de son groupe en Amérique. Pour le résoudre, il prit son jet privé, arriva à la filiale, licencia le président américain qui n’eut pas le droit d’aller dans son bureau.
Cette vision du chef de l’entreprise en tant que Dieu tout-puissant, disposant à sa volonté de ses collaborateurs devrait faire partie de la Préhistoire.
Parallèlement, la réussite d’un jeune diplômé consistait en une embauche dans une entreprise flamboyante. Google, Amazon…À défaut, un costume-cravate dans une banque pouvait faire l’affaire.
Génération Z et l’entreprise
Les jeunes diplômés ressentent un malaise lorsqu’ils sont dans l’entreprise classique. Le costume-cravate, la hiérarchie établie, les hypocrites compétitions entre collègues représentent autant d’oppositions à ce qu’ils sont. S’ils ont conscience de leur valeur, c’est essentiellement en tant que personnes. Personnes qui désirent un respect que ne peut leur accorder un patron arrogant, une autorité étouffante.
Le travail dans une entreprise structurée et tyrannique ne représente plus pour eux la belle réussite, mais à l’inverse une aliénation.
Les temps des fayots sont révolus. Des patrons ivres de la puissance que leur fournit le mot Entreprise se trompent d’époque. Et de jeunes.
Génération Z, être d’abord soi-même
On avait abreuvé plusieurs générations d’un esprit de compétition qui se résumait en ceci :
– Moi d’abord, ensuite les autres.
– Ma réussite dans l’entreprise s’accomplit par l’écrasement d’autrui.
Cette rhétorique et cette vision de la réussite commença dans les années 80 avec Bernard Tapie, Alain Madelin, Jacques Séguéla.
Ce dernier, Séguéla, n’a-t-il pas affirmé, si à 50 ans on n’a pas une Rolex, on a quand même raté sa vie.
La génération Z n’a pas besoin d’une montre Rolex à 5000 € pour s’affirmer. Elle a besoin de respect, de reconnaissance. Certainement jamais d’un patron qui brandirait la menace du licenciement.
Génération Z, un monde en mutation
Dans mon prochain essai, vers une Uberisation des sociétés, je décris un ensemble de transformations sociétales.
Progressivement, on s’éloigne du CV et de la lettre de motivation. Elles ne représentent que la vanité d’une entreprise qui se veut autant puissante qu’universelle. Un modèle socio-économique diffèrent s’installe de façon durable.
Le système économique, féodal aristocratique capitaliste, s’effondre. Les jeunes portent la responsabilité de cet effondrement. Génération Z, sans le savoir, accomplit une révolution que l’on aurait tort de sous-estimer.
Que les chefs d’entreprises tyranniques, ceux qui glorifient le licenciement, le sachent une fois pour toutes, leur règne despotique est achevé.
PROCHAINEMENT, MON ESSAI, VERS UNE UBERISATION DES PERSONNES ET DES SYSTÈMES
LES ENJEU
Sans que cela constitue une révolution brutale, nous assistons au temps présent à une transition majeure tant économique, sociale, que politique. Tout semble indiquer que les observateurs n’ont en pas conscience. Pourtant, toutes proportions gardées, elle présente des similitudes avec les bouleversements de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècles qui eurent pour conséquence le remplacement du système féodal par un système bourgeois capitaliste et industrialisé.
Ne croyez plus en des journalistes archaïques, ne vous laissez pas impressionner par des intellectuels obsolètes. ECRiTAU mag, votre garantie liberté.
En octobre 2020, avant l’élection présidentielle américaine, je publiai cet article. Contrairement aux déclarations hâtives des observateurs, j’affirmai qu’aucune guerre civile ne menaçait les États-Unis d’Amérique. Tous les faits me donnent raison.
Il est temps de tourner la page de la pensée dominante. Celle de Philosophie magazine, celle de Michel Onfray, celle d’Alain Finkielkraut, celle des anciens et des récents.
Article publié sur mon blog le 25 octobre 2020
Depuis plusieurs semaines les médias européens prédisent une future guerre civile aux États-Unis. La cause revient à Donald Trump et à ses adeptes.
L’hypothèse d’une guerre civile aux États-Unis est peu probable. Le phénomène de tension à l’approche d’élections présidentielles est quelque chose de courant dans les pays de démocratie. Aux USA, s’il est amplifié, ceci s’explique par l’ancienneté de sa démocratie et par la genèse de ses institutions.
Aux États-Unis d’Amérique, l’élection d’un président ne représente pas simplement le choix d’un homme ou d’une femme pour diriger le pays. C’est la perpétuation de l’esprit des pères fondateurs. L’élection présidentielle américaine représente une réviviscence de la déclaration d’indépendance.
Bien qu’elle présente en elle les apparences de la violence ; même si tout semble indiquer un éclatement du pays, l’élection présidentielle américaine revêt l’enveloppe d’un Thanksgiving et d’un état de grâce, spécifiques à ce pays.
Que ce fussent les observateurs de l’élection américaine d’il y a huit ans, ou que ce soient ceux de la présente, parce qu’ils méconnaissent profondément ce pays de démocratie, ils se trompent systématiquement dans leurs jugements.
Voici ce qu’écrivait Tocqueville dans son livre de la démocratie en Amérique.
J’ai dit dans quelles circonstances favorables se trouvaient les États-Unis pour l’adoption du système électif, et j’ai fait connaître les précautions qu’avaient prises les législateurs, afin d’en diminuer les dangers. Les Américains sont habitués à procéder à toutes sortes d’élections. L’expérience leur a appris à quel degré d’agitation ils peuvent parvenir et doivent s’arrêter. La vaste étendue de leur territoire et la dissémination des habitants y rend une collision entre les différents partis moins probable et moins périlleuse que partout ailleurs. Les circonstances politiques au milieu desquelles la nation s’est trouvée lors des élections n’ont jusqu’ici présenté aucun danger réel.
Cependant on peut encore considérer le moment de l’élection du président des États-Unis comme une époque de crise nationale.
L’influence qu’exerce le Président sur la marche des affaires est sans doute faible et indirecte, mais elle s’étend sur la nation entière; le choix du Président n’importe que modérément à chaque citoyen, mais il importe à tous les citoyens. Or, un intérêt, quelque petit qu’il soit, prend un grand caractère d’importance, du moment qu’il devient un intérêt général.
À mesure que l’élection approche, les intrigues deviennent plus actives, l’agitation plus vive et plus répandue. Les citoyens se divisent en plusieurs camps, dont chacun prend le nom de son candidat. La nation entière tombe dans un état fébrile, l’élection est alors le texte journalier des papiers publics, le sujet des conversations particulières, le but de toutes les démarches, l’objet de toutes les pensées, le seul intérêt du présent.
Aussitôt, il est vrai que la fortune a prononcé, cette ardeur se dissipe, tout se calme, et le fleuve, un moment débordé, rentre paisiblement dans son lit. Mais ne doit-on pas s’étonner que l’orage ait pu naître ? » 1
1 De la démocratie en Amérique, Tocqueville, tome I, crise de l’élection. 1835
Il est temps de tourner la page de la pensée dominante. Celle de Philosophie magazine, celle de Michel Onfray, celle d’Alain Finkielkraut, celle des anciens et des récents. ECRiTAU mag, votre garantie liberté.
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