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LE RÉFÉRENDUM N’EST PAS VOLONTÉ POPULAIRE

L’opinion selon laquelle le référendum représente l’ultime garantie de la démocratie ainsi que de la souveraineté du peuple peut se révéler complètement erronée, voire dangereuse. Ce qui fait une démocratie réelle, ce sont les éléments suivants. Une lucidité populaire ; une prise de conscience des citoyens ; une maturité nationale concernant son destin ; des débats populaires sans passions ; une résistance aux influences et aux manipulations.

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Ensuite, la population choisit des représentants dont la mission coïncide avec une durée limitée qui est en rapport avec le dénouement des problèmes. Lorsque ceux-ci sont réglés, les représentants redeviennent de simples citoyens. Une autre particularité est que ces élus ne jouissent d’aucune faveur ni d’aucun privilège. S’ils essayent de corrompre leurs missions, ils ne peuvent bénéficier d’aucune immunité. Ils passent en jugement.

Je ne sais s’il existait auparavant une démocratie présentant ses caractéristiques. Mais, théoriquement, elle devrait être ainsi. Il est possible que pareille démocratie ait existé sous Solon ou sous Périclès dans la Grèce antique. Cependant, l’avènement des 30 ainsi que l’installation d’une oligarchie montrent bien que cette démocratie fut d’une part vulnérable d’autre part temporaire.

Le vote, la démocratie représentative, le référendum, la faillite d’une démocratique réelle.

Je m’intéresse exclusivement au référendum, puisqu’en France, il revient régulièrement pour des sujets qui, normalement, sont du ressort du gouvernement et de lui seul. Selon le concept de la démocratie représentative telle qu’elle est pratiquée, entendons-nous bien. Le recours au référendum est un moyen pour un gouvernement de déporter sa propre responsabilité sur des citoyens. Ce report est d’autant plus dangereux lorsque, dans une nation s’installe la dictature de la pensée, la Cancel culture, ou bien encore la pensée dirigée.

L’usage du référendum dépend des situations. Ce que je vous propose est uniquement un schéma didactique. Dans la réalité les choses sont un peu plus complexes.

Référendum s’intégrant dans une démocratie constitutive

Dans ce cas de figure, au moment où les citoyens élaborent une constitution, ils y intègrent d’emblée le recours au référendum. Exemple, dans un pays, lorsque se posent des problèmes litigieux, des citoyens en fonction de leurs nombres peuvent proposer un référendum. Ensuite, les résultats sont admis par tous. Le référendum fait partie de la pratique démocratique naturelle courante.

Si, à première vue, ceci constitue une approche de démocratie tendant vers la perfection, ce n’est qu’un trompe-l’œil. En effet, les manipulations, les dictatures de la pensée, les influences font que l’on pousse des gens à organiser des référendums pour des problèmes créés de manière artificielle. Justement, actuellement, ce genre de prouesse est devenu une routine.

Référendum ne s’intégrant pas de façon systématique dans la démocratie

Généralement, il s’agit de démocraties représentatives. Les citoyens élisent des représentants qui ont pour charge de gérer les affaires de la nation. L’usage du référendum est exceptionnel. L’élément intéressant est qu’il n’est jamais mis en place sur proposition du peuple. Ce sont les députés ou les sénateurs selon des modalités différentes qui sont chargées de proposer un référendum, ainsi que ses modalités. Pour leur dire simplement, ce sont toujours les représentants qui décident de la tenue d’un référendum, mais surtout de la question à poser.

Cette situation présente un sérieux danger, puisque d’une part, on affaiblit la constitution telle qu’elle fut établie par la volonté populaire, d’autre part, on habitue les gens à des questions sur des sujets qui relèvent du gouvernement. Ensuite, toutes les possibilités sont envisagées. Parmi celles-ci on pourrait citer, l’annulation de la limite du nombre de fois qu’un président peut se représenter ; l’allongement de son mandat ; le renforcement de l’immunité des représentants, l’affaiblissement des associations de citoyens. Et ainsi de suite.

Le référendum se transforme en une grave manipulation pour asseoir le pouvoir. Sa réussite dépend avant tout des circonstances particulières que l’on crée parfois de manière tout à fait factice.

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