IMPLICATION PERSONNELLE DES JOURNALISTES ET DES INTELLECTUELS DANS LE COURS DES ÉVÉNEMENTS

Le présent article représente le troisième volet de mes publications sur le journalisme et ses influences nuisibles.

Il existe un fait insupportable dans le journalisme des démocraties libérales où la liberté d’expression est acquise. Si, effectivement, dans l’après-guerre, il y eut quelques esprits honnêtes et loyaux, progressivement, les journalistes subissent la même métamorphose que la démocratie elle-même, c’est-à-dire sa corruption ou son dévoiement. Concernant la démocratie, j’ai par ailleurs, publié des articles et des essais sur ce thème. L’affaire de l’implication personnelle des journalistes dans les faits constitue une grave déviation de la pensée populaire au sein d’une nation. Elle doit être abordée avec le plus grand des sérieux.

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Humain nouveau, journalisme nouveau

La mission vertueuse du journalisme consiste à informer loyalement, honnêtement et de manière neutre son public. Le journaliste est dans l’obligation de neutralité et d’objectivité. S’il devait être subjectif, son rôle est de le mentionner. Cependant, avec la transfiguration de l’humain telle que je la décris dans mon essai, transfiguration de l’humain en Occident. La naissance de la monade, émerge une race nouvelle d’individus essentiellement dans les pays en Occident. Cet humain nouveau, ou monade, présentent les caractéristiques suivantes :

– Il n’a besoin de rien d’autre en dehors de lui-même.

– Il est cynique, mais le cynisme est perçu en tant que vertu.

– Il est obstiné. Quelle que soit la preuve qu’on lui apporterait, il persisterait dans son opinion défectueuse.

– Il est réfractaire et contrarié par tout élément incompatible avec sa manière de penser.

Actuellement, ce phénomène de la monade affecte principalement des intellectuels, des politiciens, des hommes des médias, ainsi que le simple citoyen éduqué. Cependant, il a tendance à se propager à toute la société. C’est avec cet état d’esprit que les journalistes abordent l’information.

Que peut-être l’implication personnelle chez les journalistes et les intellectuels ?

Dans cette option, l’intellectuel ou le journaliste, commence par ignorer les faits. Quelles que soient les preuves que l’on pourrait leur apporter, quels que soient les événements qu’on pourrait leur soumettre, quelles que soient les évidences des faits, rien n’y ferait. Le seul critère possible repose sur leur univers mental, leur angoisse, leur personnalité, leur cynisme. La raison n’existe plus, elle est remplacée par un magma d’affirmations dont le fondement est toujours l’égocentrisme de l’intellectuel. Antérieurement, on qualifiait ce personnage d’hubris. Parmi les définitions de ce terme, hubris, celle-ci est édifiante, Ivresse de la démesure provoquée par l’orgueil.

Le dictionnaire Larousse définit l’hubris ainsi, Littéraire. Outrance dans le comportement inspirée par l’orgueil ; démesure.

L’hubris conduit le journaliste à se placer au-dessus des événements, des faits. La vérité est, souvent, remplacée par une opinion dégénérée possédant cette particularité d’être changeante en fonction des circonstances internes de la personne.

Des débats tronqués par le journalisme

On considère que, dans un jeu démocratique, les débats sont importants. Généralement, 2 personnes discutent sur un événement majeur. Chacun apporte sa vision. Ensuite, il appartient au public de former sa propre opinion. Malheureusement, les débats sont dévoyés par le journaliste qui, au lieu de gérer la discussion, s’implique personnellement. Il s’acharne contre un participant parce que ses idées sont contraires aux siennes. La neutralité s’efface. Le même phénomène d’implication personnelle apparaît lorsqu’un journaliste procède à une interview d’un invité. Le journaliste se transforme en un inquisiteur implacable. Le pauvre invité ne peut que s’écraser comme on le dit vulgairement.

Finalement

L’implication personnelle des journalistes et des penseurs dans les débats, dans les faits, dans les événements, conduit à une condition délétère dans un pays. Tout ce qui se dit, tout ce qui se fait, tout ce qui s’entreprend se trouvent vulgairement faussés par la démesure de personnes satisfaites d’elle-même.

Voici un extrait de ma dernière lecture, il résume l’essentiel de ce que je vous ai dit :

Il revoyait d’autres scènes qu’il jugeait désolantes. Ces débats télévisés dans lesquelles, une jeune femme se pensant pourvue d’une lumineuse perspicacité, un stylo dans une main, avec de grands gestes ressemblant à ceux d’un chef d’orchestre, dirigeait des abrutis qui se croyaient savants parce qu’ils commentaient quelques petites phrases de ceux qui les gouvernent et les méprisent.

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